Texte de Christiane Laforge

lu à la présentation de Mario Pelchat

au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 18 juin 2011



Le 1er février 1964, Apollon, Meret, Ihy, Hathor et autres dieux de la musique se sont tous attardés à Dolbeau près du berceau du même enfant. Et pour cause, Mario Pelchat, partait gagnant, poussant sa première note dans une famille où, du premier au troisième degré, tous sont chanteurs ou musiciens.


Raflant les prix des concours régionaux de chant amateurs, Mario et sa grande sœur Johanne deviennent un duo très sollicité pour les pianos-bars, les mariages et grands événements de l’heure : Jeux du Québec à Dolbeau, École du Musichall à Montréal, Spécial 20 ans de la télévision couleur de Télé Métropole, Salon de l'Univers des jeunes au Colisée de Québec et opéra rock biblique, Adam et Ève, en tournée au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Cette formidable lancée est brusquement percutée par un redoutable cancer qui a raison du courage de Johanne, le 18 décembre 1979. Mario n’a que 15 ans.

L’insupportable douleur creusera un sillon fertile dans le cœur du chanteur. Plutôt que l’amertume, y germe une générosité qui se manifestera par ses nombreux engagements. Très souvent, il parraine des causes caritatives contre le cancer et la violence à l’égard des femmes et des enfants. Sensible à l’humain, il l’est aussi au développement culturel de sa région et à la pérennité de la langue française : parrain de l'édition 2006 de Chanson en fête de Saint-Ambroise, président d’honneur du 50e Festival du bleuet, il contribue au financement de la nouvelle salle de spectacle de Dolbeau-Mistassini, qu’il inaugure en août 2008, et devient porte-parole des Rendez-vous de la Francophonie.


Tout commence vraiment en 1981. Afin d’éviter, à son trop sensible fils de 17 ans, la tentation de sombrer, Raymonde Gagnon-Pelchat l’inscrit, à son insu, au concours provincialRelève Super-Talents à la Place des arts. Mario l’emporte et, tel Icare, s’envole vers la lumière.


Son premier disque, Je suis un chanteur, lancé le 30 avril 1981, occupe la première place au palmarès pendant 17 semaines. L’ascension s’accélère à la sortie de J’ai le blues de toi, sous la gérance du tandem Pierre Gibeault et Anthony Ng : disque d’or, prix interprète de l’année de l’ADISQ 1990, animation d’émissions de variétés à la télévision : 7e Ciel à TQS, Attention c’est show à TVA.

Et, tel Icare, trop près du soleil, floué par ses agents, c’est la chute. Il gagne la bataille des tribunaux, mais son argent dilapidé l’oblige à tout recommencer. Ce ne sera pas l’unique combat. Ni sa seule victoire. Aguerri et non pas aigri, Mario transforme ses épreuves en expériences utiles. En 1999, quittant Sony, malgré une flamboyante série de succès et d’honneurs, il crée Les Productions AMP99. Confirmant l’étonnante résilience de ce chanteur qui a plus que le charme, il endosse le rôle de producteur pour donner à de jeunes artistes la chance d’exister : Cindy Daniel, Nadja, Étienne Drapeau, Brigitte Boisjoli, Élie Dupuis.


Tandis que ses chansons fascinent outre frontière, notamment au Liban et en Algérie, sa carrière internationale explose : il incarne Picasso pour Robert Hossein dans La vie en bleu, Quasimodo dans Notre-Dame de Paris, Moïse dansles Dix commandements, Don Carlos dans Don Juan. Bien qu’il ait partagé la scène avec Madonna devant 50 000 spectateurs, que des voix célèbres chantent ses paroles, que des auteurs réputés lui confient leurs mots, couronné plusieurs fois à l’ADISQ, Mario Pelchat s’étonne encore de retenir l’attention de Michel Legrand. Ensemble, ils réalisent un album mémorable jumelant leurs deux noms et entreprennent, en 2009, une grande tournée à Paris, au Québec, puis en Russie, en Angleterre, aux États-Unis, au Brésil, au Japon et au Mexique.


Considéré comme une des plus belles voix du Québec, interprète, auteur, compositeur, producteur, Mario Pelchat célèbre les 30 ans d’une carrière prolifique qui l’ont emporté bien loin de sa région natale. Pourtant, à Montréal, dans son vignoble de Saint-Joseph-du-Lac ou dans son chalet de Dolbeau, où qu’il soit, où qu’il aille, le bleu du lac Saint-Jean miroite dans l’or de son regard. Aussi, quand, pour affirmer la constance de son amour à sa bien-aimée Claire Lemaître-Auger, à la vie, à son public, Mario chante : « Toujours de nous », les gens de sa région rétorquent : « Toujours À nous », reprenant ses propres mots :


« Il est des gens qui laissent des traces au-delà du temps. »


Le 18 juin 2011

Mario Pelchat


Auteur, interprète et producteur exemplaire

d'une générosité remarquable


fut reçu membre de L’Ordre du Bleuet


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lundi 22 juillet 2013

Un nouvel album de Mario Pelchat en 2014


Mario Pelchat lors d'un spectacle dans sa région
 



Le Quotidien
Actualités, vendredi 12 juillet 2013, p. 2
Un nouvel album pour son 50e anniversaire
Benoit Archer
ALMA - À l'aube de ses 50 ans, Mario Pelchat a des projets plein la tête, dont un nouvel album, et le sourire aux lèvres.
En plus de son rôle de producteur pour les prochains albums de Nadja et de Paul Daraîche, Mario Pelchat se fait un cadeau pour ses 50 ans, un nouvel album prévu pour février 2014. " Je fais quelque chose d'amusant pour tenter d'oublier la cinquantaine ", lance-t-il en riant, lors d'une entrevue accordée au Quotidien. Le chanteur a aussi dévoilé sa passion pour le vin, lui qui travaille d'arrache-pied avec sa femme sur un projet de vignoble. " On travaille constamment là-dessus, nous avons acheté plus de 10 000 vignes juste cette année ", a-t-il déclaré. Comme quoi le chanteur ne manquera pas de projets de sitôt.
Malgré le fait qu'il ait performé partout en province, en France, en Russie et à bien d'autres endroits, Mario Pelchat, est toujours plus nerveux lorsqu'il revient à la maison. "Je suis toujours plus stressé. La barre est beaucoup plus haute quand je reviens chez moi. Quand je sais que des gens que je connais, mes amis, ma famille, sont dans l'assistance, il y a toujours plus de pression sur mes épaules ", a-t-il révélé. Il s'agissait d'un retour aux sources, alors que le chanteur participait à Festirame après une absence de 18 ans. " La dernière fois que j'ai fait Festirame, je crois que c'était en 1995. Ça fait un bon bout de temps déjà !", s'est-il exclamé. On voyait cependant qu'il était très heureux d'être de retour chez lui comme il l'a dit à plusieurs reprises. Questionné sur les commentaires d'Éric Lapointe, lui aussi en visite dans le cadre de Festirame samedi passé, qui a rappelé la réputation de fêtards des habitants du Lac-Saint-Jean, M. Pelchat a déclaré être lui-même un gars de fête. " On ne change pas d'où on vient, peu importe les voyages et les tournées. Je viens du Lac, et au Lac, on sait comment s'amuser ", a-t-il conclu.

 



 
 
 
 
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